Montréal, le 21 avril 2022 - L’Association des biologistes du Québec (ABQ), qui regroupe plus de 1000 membres appartenant au vaste champ des sciences biologiques, demande aux gouvernements de faire cesser les coupes forestières dans les plus brefs délais dans les aires d’habitat des caribous forestiers et montagnards, ainsi que toutes les activités qui peuvent les perturber. L’expertise des biologistes est indéniable dans ce domaine et l’ABQ réclame que les autorités revoient impérativement la foresterie au Québec de façon à mieux protéger la biodiversité et aller de l’avant avec la création des aires protégées dans l’aire du caribou forestier et de la Gaspésie. Rappelons que celles-ci étaient prévues par le gouvernement provincial et proposées par les communautés autochtones.
Selon la vice-présidente de l’ABQ, Amélie Goulet « Avec la Loi québécoise sur les espèces menacées et vulnérables, le gouvernement provincial a toute la latitude nécessaire pour protéger les caribous forestiers et montagnards. Il faut agir dès maintenant en effectuant une foresterie responsable pour les générations futures. »
Une protection attendue par les scientifiques Selon les informations obtenues par l’ABQ, les biologistes du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) et différents groupes universitaires ont effectué plusieurs recherches sur les caribous, desquelles ont notamment découlé le Plan de rétablissement du caribou forestier 2013-2023, ainsi que le Plan de rétablissement du caribou de la Gaspésie 2019-2029. Or, l’ABQ et son comité d’experts déplorent que ces plans n’aient pas été mis en application.
Par ailleurs, de nombreux professionnels œuvrant en foresterie, dont des biologistes, plaident aussi et depuis longtemps pour la protection des caribous par la mise en pratique de l’approche de foresterie écosystémique afin de protéger la biodiversité (articles 1 et 2 de la Loi sur l’aménagement durable du territoire forestier).
Des entreprises privées engagées pour protéger la biodiversité
De leur côté, les entreprises forestières ont tout à gagner à protéger la biodiversité afin d’obtenir et surtout de conserver leur certification leur permettant de vendre leurs produits à l’international.
« Tous les intervenants voient la nécessité de sauver les caribous forestiers et montagnards en protégeant les aires d’habitat de cette espèce emblématique. Les biologistes sont d’avis que la mise en enclos des caribous n’est pas une solution viable pour rétablir les groupes si les habitats essentiels ne sont pas réhabilités et qu’aucun plan de retour à la liberté n’est prévu. Cette option, ainsi que la mise sur pied de la Commission indépendante du gouvernement provincial, laissent à penser que le MFFP achète du temps pour favoriser l’industrie forestière plutôt que d’agir concrètement en faveur du caribou. Pourtant, un plan de rétablissement du caribou existe, mais il n’est pas mis à exécution. Le consensus scientifique stipule qu’il faut impérativement protéger certains secteurs des coupes et utiliser toutes les méthodes reconnues comme la fermeture et la remise en état de certains chemins forestiers après leur exploitation. Qu’est-ce que les autorités attendent pour agir ? », déplore Mme Goulet.
À propos de l’Association des biologistes du Québec
Rappelons que l'ABQ est un organisme à but non lucratif regroupant plus de 1000 membres appartenant au domaine des sciences biologiques : les biologistes en pratique privée, les chercheurs, les gestionnaires à l'emploi des organismes publics, de l'industrie et d'autres institutions, les professeurs et enseignants en biologie et les étudiants en biologie. L’ABQ a comme objectif de défendre les intérêts du public en lien avec les enjeux sociaux, économiques, politiques et environnementaux qui interpellent ses membres. Site internet : www.abq.qc.ca
